La femme enceinte peut-elle bénéficier des avantages d’une pratique d’activité physique ? Quels sont les sports à privilégier ? Quels sont les sports contre-indiqués ? Nous allons essayer dans cet article de répondre à vos interrogations.
Les sports interdits
contre-indication formelle
– la plongée avec bouteille ou en apnée est contre-indiquée car le risque dépend des conditions de pratique. Il peut y avoir un risque de formation et de détachement de bulles gazeuses, pouvant se propager vers le poumon du fœtus, ce qui pourra entraîner une répercussion directe sur la grossesse avec accouchement prématuré ou retard de croissance in-utérin. Même chez les femmes possédant le brevet de plongée, cette contre-indication est formelle.
contre-indications relatives
– les sports traumatisants pouvant conduire à recevoir ou à provoquer des traumatismes sont fortement déconseillés.
Il s’agit :
des sports mécaniques
des sports de contact ou de combat
le ski
le ski nautique
l’équitation
sport à une altitude supérieure à 1.800 m
Les sports indiqués
Nous pouvons conseiller toutes les activités physiques ou sports qui permettront à la femme enceinte de tirer des bénéfices pour sa grossesse.
Il s’agit :
course à pied sur terrain souple
tennis simple ou double sur terrain non dur
ski de fond
golf (le ventre peut gêner le swing)
marche rapide
natation
aquagym
vélo d’appartement
cyclisme
Pour la pratique de tous ces sports, les compétitions sont déconseillées. L’intensité de l’exercice ne doit pas dépasser 70% de la fréquence cardiaque maximale.
Comme nous le conseillons régulièrement, soit l’on contrôle la fréquence cardiaque avec un cardio-fréquencemètre, soit plus simplement par le « Test de la parole », c’est-à-dire être capable de parler lors de la pratique d’une activité sportive sans être particulièrement essouflée.
Les bénéfices attendus
La pratique d’une activité physique ou d’un sport permet :
de contrôler la prise de poids
d’améliorer l’hygiène de vie
une alimentation adaptée
une hydratation supplémentaire
de prévenir les fréquences et l’intensité des rachialgies et lombalgies
de diminuer le syndrome abdomino-pelvien
de réduire la survenue de problèmes crculatoires et veineux
de diminuer la survenue du diabète gestationnel
On considère que le sport ou la pratique d’une activité physique permet également de mieux aborder l’accouchement et le post-partum.
Quels sports, à quelle intensité ?
Comme nous l’avions précisé pour la pratique d’un sport, il s’agit d’utiliser les possibilités de son propre corps à 70% ; la fréquence cardiaque est un bon indicateur. Le « Test de la parole » est également nécessaire. Il s’agit d’une pratique régulière, à raison de 2 à 4 fois 30 minutes par semaine. Toutefois, lors du dernier trimestre de la grossesse, le fœtus « absorbe » une partie des capacités physiques de la maman, la O2Max est donc diminuée, la fréquence maximale théorique doit donc être diminuée, le sport laissera la place en fonction de ces données et de la prise de poids à une activité plus douce : marche, natation, aquagym.
Les contre-indications dues à la grossesse
Il ne s’agit pas de contre-indications sportives mais de contre-indications de pathologie pouvant survenir pendant la grossesse :
hypertension artérielle
retard de croissance in-utérin
grossesse multiple
placenta praevia
prise de poids importante (activité physique recommandée)
ouverture prématurée du col
Il existe par ailleurs des contre-indications relatives. Celles-ci seront données par le médecin qui suit l’évolution de la grossesse. Il peut s’agir de fatigue anormale, d’une anémie, d’une diminution de la tension artérielle, de l’augmentation de la fréquence cardiaque, etc.
Reprise du sport post-accouchement
La reprise du sport après accouchement est autorisée. Le type d’accouchement conditionnera bien entendu les délais de reprise (césarienne).
Sportives en compétition
En règle générale, la reprise de l’entraînement pour les sports non-traumatisants peut se faire réglementairement 3 semaines après l’accouchement. Pour les sports nécessitant un contact ou des traumatismes potentiels (sports de combat, etc..), il est conseillé d’attendre un mois voire un mois et demi avec l’avis du médecin qui a suivi la grossesse.
Sportives non compétitives
Il est conseillé d’attendre un temps suffisant qui comprendra une gymnastique post-natale adaptée et une reprise progressive des activités d’endurance type marche rapide ou course lente au bout de deux mois environ.
Allaitement et sport
La pratique d’une activité physique ou d’un sport ne vient pas modifier la problématique de l’allaitement ni réduire la qualité nutritionnelle du lait maternel.
Incontinence urinaire
De nombreuses femmes peuvent présenter une incontinence urinaire d’effort post-accouchement. La prévention passe par une bonne gymnastique post-natale par des exercices de renforcement du périnée et des renforcements des muscles de la sangle abdominale. Une rééducation adaptée peut se faire sous forme Bio-feed-back chez le kinésithérapeute ou maintenant à domicile avec sonde personnelle.
Conclusion
Une femme enceinte doit bénéficier des vertus d’une pratique d’activités physiques ou d’un sport, ce qui permettra d’avoir une grossesse harmonieuse et mieux vivre globalement sa période post-natale. Cette pratique se fera dans des conditions d’hygiène recommandées (absence de tabac et d’alcool).
http://www.irbms.com/sport-pendant-la-grossesse